26 février 2006

L'eau dans le gaz ou le capitalisme xénophobe

Le gouvernement annonce une fusion entre Suez et Gaz de France. Par cette annonce, pour contrer l'OPA de Enel sur Suez, le gouvernement sonne le glas d'un contrôle majoritaire sur GdF.

Par force de loi, le capital de Gaz de France doit rester sous le contrôle de l'Etat. Or, une telle fusion, vu les finances actuelles, va forcer la modification de la loi, d'un coup l'Etat deviendra minoritaire dans le capital du combinat Suez-GdF, sans qu'on sache pour autant quoi fait des 50000 agents double casquette EdF-GdF.

Sans oublier que tout ceci se passe dans le mois où BNP-Paribas achète la banque italienne BNL (6ième du pays) et qu'Arcelor, pour mieux lutter contre Mittal, achète des usines en Chine, et sans qu'ait suscité pour autant le moindre "patriotisme économique" chez les romains ou chez les chinois.

Depuis l'opération de séparation de corps opérée par le gouvernement entre EdF et GdF, Gaz de France a toujours nourri une passion pour devenir opérateur électrique à part entière, la société s'est dotée même d'une direction électricité le mois dernier. Avec Suez, par entremise de Electrabel, l'électricité rentre de plein pied dans GdF. Ceci est-il un projet industriel cohérent, fait l'ombre à EdF ? L'espace économique français est-il assez grand pour deux électriciens nationaux d'envergure européen ? Ne risque-t-on pas dans un avenir proche voir une OPA sur ces jeunes mariés venant d'un groupe pétrolier quelconque ? Russe, chinois, outre-atlantique ?

A ce moment-là, on fera probablement appel à Total (si le siège se trouve encore en France) pour défendre l'économie française des attaques des martiens.

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