04 avril 2003

La folie américaine


Drôle d’époque nous vivons…

La guerre en Irak bat son plein. La « coalition à deux » fait sont travail de démolition systématique de l’Irak et de son peuple.

Ils vont certainement gagner cette guerre, mais, vont-ils conquérir la paix ? La guerre est peut-être courte à gagner, mais la paix sera certainement longue à établir.

Les troupes s’approchent de Bagdad laissant des plaies ouvertes, dont les fermetures sont incertaines. La machine militaire mise en œuvre dévaste et casse tellement que l’action de reconstruction sera pénible et longue.
La fierté d’un peuple est mise à plat : elle est coincée entre un tyran et un envahisseur, on se demande même aujourd’hui si l’Irak connaîtra un jour la paix.

Les américains arrivent en deux semaines de guerre, à dilapider un capital de sympathie acquis par les tragiques événements du 11 septembre. A l’occasion le cœur du monde entier était à New York. Aujourd’hui il est à Bagdad, à Bassora, à Mossul, dont les bombes pleuvent et le nombre de victimes civils ne cesse d’augmenter.

Une guerre de conquête, sortie d’un autre âge, dévale des vallées historiques. Une armée d’envahisseurs, soi-disant porteur de la raison et de la liberté, combat un peuple en déroute qui, tant bien que mal, essaye de mettre à un peu plus tard l’inévitable. Cette armée de fortunés où, pour chaque combattant, il existe 4 non-combattants, garnie d’un arsenal formidable, endure une féroce (et patriotique) résistance d’un peuple maltraité par des années de tyrannie et privations qu’ont été commanditées par nous tous. La résistance portée par les irakiens soulève les cœurs et les esprits des tous sur cette planète qui subissent les humiliations des puissances, et ils sont légion.

D’un côté des voix se lèvent pour dire que l’ennemi est sournois, qu’en face on trouve des combattants en civil, qu’on force la population à prendre les armes. Pour un peuple dont sa bannière est sacrée, sa vision de patriotisme est quelque peu unilatérale. Les américains ne prendraient-ils pas les armes pour défendre leur sol ?

Les exemples dans Histoire sont nombreux de conquête d’une civilisation par la force. La guerre du 21ième siècle ressemble fort aux passages des légions romaines, l’imposition d’un état de droit par la force, avec accaparation des ressources naturelles du peuple conquis, n’est autre qu’une répétition d’un même scénario déjà joué : la Pax Romana d’hier donne lieu à la Pax Americana d’aujourd’hui. Serons-nous tous un jour américains à la fin ?